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Clichés et vérités sur la masturbation
La masturbation rend sourd
FAUX Non, non et non: la masturbation ne rend ni sourd, ni impuissant, ni aveugle. Pas plus qu’elle ne modifie la taille du pénis ou sa forme, puisque les courbures de la verge sont congénitales ou liées à une maladie. Elle ne favorise pas non plus l’éjaculation précoce. Au contraire, se masturber permet d’apprendre à contrôler son excitation, donc contribue à réduire le risque d’éjaculation prématurée. Mieux: durant de longues périodes d’abstinence, le fait de se masturber permet de maintenir la capacité du pénis à réagir à la stimulation. D’où une reprise des rapports sexuels plus aisée. Enfin, la masturbation n’a aucun lien avec l’acné ou les retards de croissance.
Tout le monde se masturbe
FAUX et VRAI Selon une enquête réalisée en 2011 par le site de rencontres C-Date, 92% des hommes et 71% des femmes suisses se masturbent régulièrement. Donc tout le monde ne pratique pas, mais presque. Ce qui est vrai, en revanche, c’est qu’il n’y a pas d’âge pour se masturber. Les petits enfants, voire les nourrissons, le font instinctivement. On a même observé certains foetus en train de se caresser dans le ventre de leur mère.
La masturbation soulage le stress
VRAI C’est chimique: lors de l’orgasme, le cerveau libère des endorphines. Surnommées «hormones du plaisir», ces dernières font baisser la pression sanguine, entraînent un relâchement musculaire et apportent une sensation de bien-être. Chez les femmes, la jouissance atténue les crampes menstruelles. Selon une étude menée en 2000 par la psychologue Carol Rinkleib Ellison, 39% des Américaines se masturbent juste pour se détendre. Il s’agit donc d’un bon moyen pour dormir comme un bébé.
On atteint systématiquement l’orgasme en se masturbant
FAUX Statistiquement, 10% des femmes souffrent d’anorgasmie. Elles éprouvent du désir et du plaisir, mais n’atteignent jamais la jouissance sexuelle. La dysorgasmie, elle, est plus fréquente: elle touche deux femmes sur trois. Dans ce cas, on peut avoir un orgasme par la stimulation du clitoris, mais pas par la pénétration. Anorgasmie et dysorgasmie ne doivent pas être confondues avec la frigidité, qui est l’incapacité à éprouver du désir ou du plaisir sexuel. De leur côté, les hommes éjaculent aussi parfois sans orgasme. C’est notamment le cas de certains éjaculateurs précoces.
Masturbation et onanisme désignent la même chose
VRAI Le mot «onanisme» fait référence à Onan, personnage de l’Ancien Testament qui fut condamné à mort par Dieu pour avoir «laissé sa semence se perdre dans la terre».Ce terme est apparu dans la littérature médicale du XVIIIe siècle, lorsqu’on a commencé à considérer la masturbation comme une maladie, notamment sous l’influence du médecin suisse Samuel-Auguste Tissot. De nos jours, cette pratique est toujours déconseillée par l’Eglise catholique car elle ne mène pas à la reproduction.
Il n’est pas normal de se masturber lorsqu’on est en couple
FAUX On croit souvent que la masturbation est un palliatif à l’absence de l’autre. Pourtant, deux sondages menés aux Etats-Unis montrent que 68% des femmes mariées et 71% des hommes mariés se masturbent. Frustration? Pas forcément. Se donner du plaisir en solo est un bon moyen pour savoir ce que l’on aime sexuellement et pouvoir le dire à son partenaire. En 2010, une autre enquête américaine révélait d’ailleurs que la moitié des 25-29 ans a déjà expérimenté la masturbation à deux: le sexe, c’est quand même mieux quand on le partage.