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Dépression après l'accouchement: savoir repérer les signaux d'alerte

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"On pensait jusqu'à récemment encore qu'il n'y avait rien à faire, alors qu'en réalité, il y a des signaux d'alarme qu'il faut dépister", souligne le Dr Françoise Molénat, présidente de la Société Française de Psychologie périnatale, qui participe aux 36e Journées du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

La maladie peut prendre des formes très diverses, allant de simples problèmes d'humeur à une "décompensation sévère" qui peut conduire la mère à maltraiter, voire dans les cas les plus graves, à attenter à la vie de son bébé. Sa prévention est un "processus complexe", selon le Dr Molénat, mais très importante parce que la dépression du post-partum "touche à l'image que la femme a d'elle-même et de ses capacités maternelles" et qu'elle est souvent très mal identifiée par l'entourage, notamment le conjoint. Les mères "se sentent coupables de ne pas être de bonnes mères" et le fait de leur dire que leur attitude risque d'avoir "des effets délétères sur le développement de leur enfant ne va rien arranger", ajoute-t-elle.

La solution passe selon les spécialistes par un dépistage très en amont, dès le premier trimestre de la grossesse. Il se fait par le biais d'un entretien prénatal qui existe depuis 2006 et touche aujourd'hui 20 à 25% des couples alors qu'il faudrait arriver à un taux de 80%, selon le Pr Henri-Jean Philippe, gynécologue obstétricien au CHU de Nantes.

Dépression pendant la grossesse

L'entretien vise à prévenir l'apparition des troubles de la relation parents-enfants. Il est généralement effectué par une sage-femme, voire plus rarement par un médecin, mais pour le Dr Molénat, il a encore trop souvent une "connotation négative" et souffre d'une mauvaise coordination entre les professionnels de santé impliqués.

Son rôle est d'autant plus important que la dépression du post-partum est précédée dans 50% des cas d'une dépression pendant la grossesse, comme le montrent plusieurs études.

Moment important de réorganisation psychique, la grossesse déclenche un épisode dépressif chez 10% des femmes enceintes, dont certaines sont considérées comme plus vulnérables que d'autres, notamment celles ayant déjà connu des dépressions dans le passé ou souffrant d'isolement. Mais chez d'autres femmes, le simple stress lié au fait de devenir mère suffit à déclencher un coup de blues qui n'est pas toujours facilement détectable. Il peut se traduire par un malaise physique, une fatigue importante ou des insomnies. "En gros toute forme de malaise exagéré ou durable" peut signer une dépression, selon le Dr Molénat.

Quant aux hommes, ils peuvent eux aussi souffrir de "dépression paternelle", un phénomène nettement moins connu et qui pourrait toucher environ 10% des nouveaux pères. Mais ces derniers sont généralement très mal suivis sur le plan médical, leur seul interlocuteur possible étant le médecin traitant, contrairement aux femmes qui voient divers professionnels pendant leur grossesse.

Les dépressions du père comme de la mère ont comme point commun d'avoir des répercussions importantes sur le couple, aboutissant très fréquemment à des séparations.

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