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Les vertus antimigraine de la toxine botulique ont été découvertes par hasard en Californie dans les années 90: après avoir suivi un traitement pour dissimuler leurs rides, des femmes ont vu, en effet, leurs céphalées disparaître ou diminuer comme par magie. Depuis, plusieurs études ont confirmé l’efficacité du Botox pour soulager les patients souffrant de migraine chronique. Les autorités sanitaires américaines, canadiennes, britanniques et australiennes ont approuvé officiellement cette forme de traitement préventif, qui se pratique par séries d’une trentaine d’injections, renouvelables tous les trois à quatre mois.

En Suisse, cette technique n’a pas encore été agréée par les caisses maladie. Les études réalisées à ce jour montrent qu’un tel traitement diminue le nombre de jours de céphalées ainsi que la sévérité des crises. Un résultat intéressant, mais qui ne fait pas pour autant du Botox le remède miracle de tous les migraineux. C’est que la migraine, d’origine multifactorielle, reste à bien des égards une maladie mystérieuse. Parfois elle guérit spontanément, parfois elle disparaît pour se manifester à nouveau quelques années plus tard. Petite consolation pour les personnes qui en souffrent: les épisodes de migraine diminuent au fil des ans et disparaissent souvent après cinquante ans.

La piste génétique

Le mal de tête est la cause la plus fréquente de consultations médicales. Cependant tous les maux de tête ne sont pas des migraines. Certains sont passagers et bénins, d’autres causés par une tumeur ou une hémorragie cérébrale, d’où l’importance d’établir un diagnostic précis (voir encadré).

Le Dr Bernard Nater, neurologue responsable de la consultation de la migraine du CHUV à Lausanne, avance quelques chiffres: «Une femme sur cinq est migraineuse. Les hommes sont trois fois moins nombreux à souffrir de cette maladie. 1 à 2% de la population a une migraine chronique. Grâce à des médicaments spécifiques, la migraine est traitée efficacement dans 60à 70% des cas.»

Les femmes étant davantage sujettes à la migraine, les hormones seraient-elles en partie responsables du déclenchement des crises? «Il est vrai que les migraines surviennent souvent pendant les règles, et qu’elles cessent pendant la grossesse, note le médecin. Mais si les oestrogènes jouent un certain rôle dans l’évolution des migraines, ils n’en sont pas la cause.» La maladie a probablement une composante génétique, ce qui expliquerait pourquoi, dans certaines familles, les femmes sont migraineuses de mère en fille. «Des recherches sont en cours, explique le Dr Nater. Des anomalies ont été découvertes sur le chromosome 8, mais d’autres chromosomes sont également impliqués. La cause des migraines est une hyperexcitabilité du cerveau, probablement d’origine génétique. Les migraineux ont un point commun: une hypersensibilité au changement. Chez eux, un épisode de stress, une variation du rythme du sommeil, une émotion forte, un abus d’alcool, des variations météo ou une intensité lumineuse peuvent déclencher une crise de migraine.»

L’importance du mode de vie

Voilà pourquoi le mode de vie des patients est soigneusement passé au crible. Il ne s’agit pas seulement de leur donner des antalgiques pour calmer la douleur, mais aussi de les aider, dans la mesure du possible, à prévenir les accès de migraine. Au cours de la consultation, le médecin procède à un interrogatoire détaillé sur la description des crises, leur localisation, l’intensité et le caractère de la douleur. Il pratique un examen neurologique et vérifie la pression artérielle. Il ne recourt à des examens plus poussés, comme le scanner, que s’il existe une suspicion de maladie, comme un anévrisme ou une tumeur cérébrale. Autre point important de la consultation: «Nous discutons avec le patient de gestion du stress et d’hygiène de vie. La migraine est fréquemment associée à un état anxieux ou dépressif qui est un facteur aggravant des céphalées. Il est donc important que le patient participe activement au traitement, qu’il trouve le mode de vie qui lui convient le mieux.»

Certains migraineux pratiquent l’automédication de temps à autre et s’en portent bien. D’autres, s’ils ont des maux de tête fréquents, risquent d’abuser des antalgiques, souvent sans savoir qu’une surconsommation peut générer de nouveaux maux de tête ou les aggraver. Dans certains cas, il est même nécessaire de recourir à un sevrage. D’où l’intérêt de consulter un neurologue pour bénéficier de la médication la plus adaptée. Le migraineux chronique suivi par un spécialiste, et dont les crises sont particulièrement fréquentes et sévères, a la possibilité de suivre un traitement de fond, administré également entre les épisodes de migraine, ce qui en diminue le nombre et l’intensité. Autant dire qu’un programme de soins personnalisé offre aux patients les meilleures chances d’atténuer les symptômes, et donc de vivre une existence moins invalidante.

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