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Hépatite C : de nouvelles molécules augmentent les chances de guérison

Contrairement à l'hépatite B, il n'existe pas de vaccin contre le virus de l'hépatite C (VHC) qui se transmet essentiellement aujourd'hui par l'usage de drogues injectables. Le nombre de porteurs chroniques du VHC est estimé en France à près de 400 000 personnes, dont environ 40% qui l'ignorent. Seulement 12 000 malades sont traités chaque année, indique Patrick Marcellin (hôpital Beaujon, AP-HP).

"C'est une maladie lente, mais dont les risques augmentent avec le temps", explique l'hépatologue : une cirrhose apparaît dans les 20 à 30 années qui suivent la contamination chez 20% des patients. Elle peut évoluer vers une insuffisance hépatique ou un cancer du foie. Chaque année, plus de 2500 décès sont ainsi imputables au VHC.

Depuis plusieurs années, le traitement de l'hépatite C repose sur l'association de deux médicaments, les interférons (qui agissent sur le système immunitaire) et la ribavirine (un antiviral à large spectre), un traitement lourd, avec des effets secondaires importants (anémie, troubles de l'humeur...). Mais pour les patients infectés par un VHC de type 1 (57% des infections en France), cette bithérapie ne permet une guérison que dans moins d'un cas sur deux.

Durée de traitement réduite

La mise sur le marché de deux molécules nouvelles - Victrelis (substance active : bocéprévir) de Schering-Plough en juillet et Incivo (télaprévir) de Janssen-Cilag en septembre - apporte de nouveaux espoirs aux patients atteints par un VHC de type 1. Ces deux médicaments (comprimés pour Incivo et gélules pour Victrelis), ne remplacent pas le traitement traditionnel, mais s'y ajoutent. Il s'agit d'antiviraux spécifiques au VHC, des anti-protéases qui agissent sur le cycle de multiplication du virus.

Cette tritéraphie (interféron + ribavirine + anti-protéase) permet "un gain vraiment important", avec un taux de guérison (pas de virus détectable dans le sang six mois après l'arrêt du traitement) d'environ 70%, indique Lawrence Serfaty (hôpital Saint-Antoine, AP-HP). Chez des patients déjà traités sans succès par bithérapie, des essais cliniques ont montré qu'elle triplait quasiment le taux de guérison.

Si des effets secondaires supplémentaires sont signalés (éruptions cutanées pour Incivo, problèmes de goût pour Victrelis), la trithérapie permet une "réduction notable" de la durée totale du traitement (24 à 28 semaines contre 48 pour la bithérapie). La trithérapie est utilisable pour les patients co-infectés par le VHC et le VIH (sida), en veillant aux problèmes d'interactions médicamenteuses.

Le coût supplémentaire du traitement par anti-protéases est estimé à 100 euros par jour, à mettre en balance, souligne Michel Bonjour, vice-président de l'association SOS hépatites, "à ce qu'il permet d'éviter : une greffe, un cancer, etc." M. Bonjour indique cependant avoir "une vraie angoisse", devant le risque que l'accès au traitement soit freiné par l'insuffisance de moyens de prise en charge dans les hôpitaux, les trithérapies demandant davantage de surveillance et ne pouvant être prescrites que par les spécialistes hospitaliers.

Depuis le début en janvier des autorisations temporaires d'utilisation (ATU), qui ont précédé les autorisations de mise sur le marché des anti-protéases, quelque 800 personnes infectées par le VHC ont été traitées par trithérapie en France, selon le Pr Marcellin.

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