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On prétend que le sexe, plus ça dure et meilleur c’est. En matière d’idée reçue, en voilà une qui se pose là. Il faut dire qu’entre la mise sur le marché du Viagra, la mode du tantrisme, la banalisation du porno et le spectre de l’éjaculateur précoce, la société nous rappelle constamment qu’en matière de coït, endurance rime avec performance. «Tout le discours ambiant incite les hommes à durer plus longtemps, confirme notre sexologue Juliette Buffat. Mais on ne demande pas leur avis aux femmes!» Car s’il est réjouissant de constater que la plupart des hommes ont désormais conscience que leurs partenaires ont plus besoin de temps qu’eux pour atteindre l’orgasme, certains prennent cette réalité un peu trop au pied de la lettre. «Les hommes savent se retenir, poursuit la spécialiste. Mais à force de prendre le contrôle, parfois ils ne parviennent plus à la jouissance.» Résultat: la partie de jambes en l’air s’éternise. Trop, au goût des femmes.

«Quand ça dure trop longtemps, ce n’est plus agréable, confirme Mélanie, 31  ans. Cela arrive souvent, lorsqu’on fait l’amour deux fois de suite, que la deuxième se prolonge jusqu’au point où je ne suis plus excitée. Avec mon premier copain sérieux, j’avais découvert par hasard qu’en lui massant la nuque pendant l’acte, j’arrivais à le faire jouir automatiquement. Quand j’en avais marre, j’utilisais ce truc pour que ça se termine. Comme on est restés plus d’un an ensemble, j’ai souvent usé de ce moyen parce qu’il y a un moment où, même si je n’ai pas atteint l’orgasme, il faut que ça s’arrête. Je crois que mon copain n’a jamais rien remarqué. (Rires.) Depuis, j’ai réessayé de faire la même chose sur d’autres hommes, mais malheureusement, ça n’a plus marché.» D’autres préfèrent prévenir plutôt que guérir, comme Anne, 29  ans, mère de famille, qui avoue brancher la télé avant ses ébats conjugaux, histoire de pouvoir la regarder discrètement. «Pour que ça ne dure pas, l’astuce, c’est de commencer à la mi-temps du match, ajoute-t-elle malicieusement. A tous les coups, mon mari a fini après un quart d’heure!»

«Dix minutes, c’est déjà beaucoup»

Pour certaines, explique Juliette Buffat, trois à cinq minutes de rapport vaginal suffisent à atteindre l’orgasme. «Mais il ne faut pas oublier que les deux tiers des femmes ne jouissent pas par la pénétration. Pour ces femmes-là, la durée ne change rien. Elles n’y arriveront pas. C’est donc une erreur de croire que plus l’homme tient longtemps, plus sa partenaire a de chances d’arriver à l’orgasme. D’autant qu’au bout d’un certain temps, l’excitation baisse, le mouvement de va-et-vient fait sortir les sécrétions hors du vagin et le frottement irrite.» Selon la spécialiste, «dix minutes dans la même position, cela semble déjà beaucoup.» Céline, 40  ans, confirme: «Une fois, j’ai passé la nuit avec un homme très bien membré. On a fait l’amour pendant deux heures sans s’arrêter! A chaque fois que je me disais: «Ouf, c’est fini!» on changeait juste de position. Je n’en voyais pas le bout. Le lendemain matin, j’avais tellement de courbatures que je ne pouvais même plus descendre les escaliers normalement.»

Dans son cabinet, Juliette Buffat reçoit de plus en plus de jeunes hommes qui pensent être éjaculateurs précoces car ils jouissent après cinq à dix minutes. «C’est là que je vois à quel point ils sont conditionnés par le porno. Physiologiquement, les hommes sont programmés pour éjaculer vingt  secondes après la pénétration. La durée des scènes d’un film porno (ndlr: 10  minutes en moyenne), qui est devenue la mesure standard, est donc totalement artificielle. Beaucoup d’hommes ne tiennent pas jusque-là, mais ils s’imaginent que les femmes attendent d’eux qu’ils y arrivent. Or, je n’ai jamais entendu aucune femme se plaindre que leur compagnon ne durait «que» trois ou cinq minutes.» Selon la définition de la Société internationale de médecine sexuelle, l’éjaculation précoce est celle qui se produit moins d’une minute après l’entrée du pénis dans le vagin, qui ne peut être contrôlée et qui cause la frustration chez l’un ou les deux partenaires. En outre, une enquête réalisée en 2008 par des sexologues canadiens et américains a révélé qu’entre 3 et 13 minutes, un rapport sexuel vaginal a une durée acceptable pour les personnes interrogées. Autant pour les marathoniens de la galipette. «On n’est jamais synchro avec l’homme, de toute façon, conclut Mélanie avec fatalisme. Soit notre orgasme arrive avant le sien, soit il n’arrive pas car lui a déjà fini.»

Le chiffre

10 MINUTES C’est la durée au-delà de laquelle un rapport sexuel vaginal est trop long, selon une étude nord-américaine publiée en 2008 dans le Journal of Sexual Medicine. Les sondés considèrent que la durée «souhaitable» entre la pénétration et l’éjaculation est de 7 à 13 minutes.

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