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Casse célèbre: L’attaque du Glasgow-Londres

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Une photo de famille d’une partie des membres de l’Entreprise, ce conglomérat de malfaiteurs spécialisés dans les casses sans violence.

© Hulton-Deutsch Collection / Corbis / Getty Images

Début 1963, un employé du General Post Office, près de Manchester, ou peut-être un avocat, révèle à des oreilles indiscrètes qu’un train très spécial partira de Glasgow en direction de Londres le 8 août prochain. À bord? Beaucoup de courrier à trier, mais surtout 2,6 millions de livres sterling, soit 57 millions de francs actuels. Les convois postaux ont l’habitude de transporter des sommes bien moins astronomiques, mais là, ce sont les Summer Bank Holiday, les jours fériés britanniques, et il a été décidé de ramener en une seule fois d’importantes réserves de cash dans la capitale. Le pactole, constitué de billets, ne semble cependant pas du genre facile à collecter: il sera disposé dans deux wagons blindés derrière la locomotive, occupés par des gardes ayant l’interdiction de sortir, quel que soit le prétexte. Ces derniers n’ouvrent que sur l’annonce d’un mot de passe choisi juste avant le départ. De plus, le train n’a pas prévu de faire de pause une fois lancé.

La description donnée par l’informateur aurait fait abandonner la plupart des individus, mais pas de chance, la personne qui l’entend n’est pas du genre timoré. Bruce Reynolds, trentenaire élégant et intelligent, qu’on croit tranquille gérant d’une boutique d’antiquités, cache bien son jeu: il est à la tête de l’Entreprise, une bande de gentlemen malfaiteurs déjà expérimentée dans les vols sans violence, minutieusement planifiés et plutôt culottés. En 1962, ils ont délesté une compagnie aérienne des salaires de ses employés avec un hold-up stylé à l’aéroport de Heathrow, braquant les convoyeurs de fonds en costumes, chapeaux melon et parapluie. Une action so british menée en quarante secondes qui leur rapportera 60 000 livres. Autant dire des piécettes à côté de ce qui dormira dans le convoi Glasgow-Londres.

© Paul Popper / Popperfoto / Getty Images

Du Hollywood dans les cottages

Pour organiser le coup, une quinzaine d’individus sont recrutés, parmi lesquels un conducteur ferroviaire à la retraite, un ex-parachutiste, des petits voyous londoniens, un boxeur, un fleuriste même. Le commando devra œuvrer sans faire une seule victime, credo de l’Entreprise.

On se croirait dans Ocean’s Eleven.

Bruce Reynolds est secondé par Douglas Gordon Goody, une riche connaissance qui va lui servir de directeur artistique de l’opération. Le 8 août, vers trois heures du matin, le fameux train, qui circule sans ressembler à un coffre-fort ambulant pour ne pas attirer les soupçons, s’arrête devant un feu de signalisation un peu étrange. L’équipage de la locomotive, constitué de deux hommes, est perplexe devant la position du feu rouge, mais a préféré stopper par prudence. Le mécanicien descend et rejoint à pied le poste de téléphone le plus proche, histoire de vérifier ce détail auprès des collègues. Il est soudain maîtrisé par des individus au visage masqué par des bas. Le conducteur est à son tour neutralisé, mais seulement après avoir reçu un coup de barre de fer. Les conséquences de cette blessure lui coûteront la vie quelques années après.

Les membres du groupe parviennent à pénétrer dans les voitures et usent de matraques pour prendre le contrôle des sacs de billets. Ils décrochent les deux wagons du reste du convoi et conduisent la locomotive jusqu’à un pont enjambant une route de campagne. La bande lance les sacs sur le bitume en contrebas, où un complice les récupère et les charge dans un véhicule. Trente minutes après l’arrêt du convoi, le magot s’est volatilisé et ses nouveaux propriétaires avec. Une mécanique d’horlogerie de précision? Pas tout à fait. Malgré sa préparation impressionnante, le gang sera retrouvé par la police grâce aux traces laissées dans une ferme des environs, lieu choisi pour partager l’argent. Ils sont condamnés à plusieurs années de prison en 1964. Ronald Biggs, l’un des bandits, s’évadera toutefois un an plus tard et fuira au Brésil. La majeure partie du butin n’a jamais été retrouvée.

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