L'édito
L’édito de Géraldine Savary: «Des étoiles suisses brillent dans l’espace»
On a toutes en nous quelque chose de Yoko Tsuno. Sous sa combinaison ignifugée, la jeune ingénieure en électronique parcourait l’espace dans sa navette superluminique, réparait les machines spatio-temporelles, fendait les voûtes lactées d’un air affranchi. La bande dessinée sortait en en 1970, dans les pages du Journal de Spirou. A cette époque, mouches, rats, singes, chiens et hommes avaient déjà exploré l’espace avec plus ou moins de succès pour l’expérience scientifique et leur indice de mortalité, mais seule une femme y avait passé plus de deux jours. Depuis, de plus en plus de femmes font partie d’équipages en orbite et l’Agence spatiale européenne vient de lancer des appels à candidature féminine.
Dans l'espace comme sur Terre
Et en Suisse? S’il n’y a pas pour l’instant d’astronaute qui porte le drapeau rouge et blanc, les aspirations se bousculent et des femmes investissent l’espace dans des secteurs de haute importance tels que l’industrie, l’innovation ou la diplomatie.
Car au-delà du ciel, des débris spatiaux se croisent et collisionnent, le trafic des orbites bouchonne, les Etats se font concurrence, les ressources célestes aiguisent les appétits, les acteurs privés s’y précipitent. Ça vous rappelle quelque chose?
Alors que le président de la Confédération, Guy Parmelin, est allé vendredi à Bruxelles discuter de l’accord-cadre avec l’Union européenne, il est piquant de constater qu’une Suissesse, Natàlia Archinard, responsable du droit de l’espace à la Confédération, préside au même moment les discussions onusiennes pour les utilisations pacifiques de l’espace – virtuellement – à Vienne. A défaut de rêver aux étoiles de l’Union européenne, la Suisse semble bien positionnée pour chérir celles de l’espace.