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Monde d'après

L'édito de Sonia Arnal: nous sommes incorrigibles

Arnal Sonia Edito 19 2

Notez que nous aussi on s’est fait avoir. Dans les News, qui commencent ce journal, on voulait montrer des lecteurs avides de livres devant une librairie sur le point de rouvrir, lundi. Mais de queue, il n’y en n’avait point.

© Ludovic Andral

On a passé quelques semaines à vivre un peu différemment, mais c’est fou comme on oublie vite. A peine si on se souvient que, dans les toutes premières semaines qui ont suivi l’annonce de la fermeture des écoles et la généralisation du télétravail, certains égoïstes ont failli créer une pénurie de pâtes en les achetant par paquets de 20, alors qu’avant qu’ils ne se mettent à agir stupidement, la Suisse ne risquait aucune disette.

Par ailleurs, pendant qu’on était en semi-confinement à courir derrière du PQ et une connection wi-fi de qualité suffisante pour tenir le choc des vidéoconférences tenues simultanément par trois employés de ce qui naguère était un appartement familial et était d’un coup devenu un espace de coworking, des spécialistes se sont mis à nous dire que plus rien ne serait comme avant. Mais alors plus du tout. On allait désormais être plus solidaires (genre en laissant un paquet de penne pour les autres, par exemple?), mélanger comme jamais les générations, cultiver ses tomates ou alors les acheter chez le maraîcher local, comme on irait d’ailleurs chercher ses œufs droit sous la poule. Et puis on irait désormais en vacances à vélo au camping d’Estavayer plutôt qu’avec Easyjet à Ibiza.

Les files au MacDo

En lisant ces interviews, je me disais que c’était quand même dommage toutes ces années d’études pour à l’arrivée si mal connaître la nature humaine et ses contemporains.

Il y a pourtant des indices massifs qui ne trompent pas, comme le plaisir évident qu’ont pris nombre de nos concitoyens à pratiquer la délation à l’encontre de ceux qui ne respectaient pas ce qu’ils estimaient être un comportement exemplaire de confiné ou les prix prohibitifs pratiqués soudainement, par ceux qui en avaient en stock, sur les gels et les masques, les files de 3 heures pour s’acheter un burger au MacDo (eh non, pas un pain au levain cuit au feu de bois chez l’artisan du village), l’envie très forte de recevoir des ordres et des interdits plutôt que d’avoir le choix et d’exercer son sens des responsabilités. Différents, vraiment?

Notez que nous aussi on s’est fait avoir. Dans les News, qui commencent ce journal, on voulait montrer des lecteurs avides de livres devant une librairie sur le point de rouvrir, lundi. Mais de queue, il n’y en n’avait point. Exit la jolie photo, les gens étaient tous chez Ikea. Oui, vraiment, c’est dommage toutes ces années d’études pour au final prendre ses désirs pour des réalités…

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