loi économique
RIP, l’indice rouge à lèvres
Désagréable, inutile, dérangeant: peu de femmes utilisent encore leur rouge à lèvres lorsqu'elles portent un masque.
© Getty ImagesCharles Lauder, président du conseil d’administration d’Estée Lauder, a mis au point l’indice rouge à lèvres au début des années 2000. «Il a développé ce concept établissant une corrélation inverse entre le niveau d’activité économique et les chiffres des ventes de rouges à lèvres», résume Slate.
«Autrement dit, plus l’économie mondiale va mal, plus il se vendrait de tubes de rouges à lèvres.»
Cette consommation accrue de lipsticks s’explique par le prix, relativement bon marché, des cosmétiques. En période de récession, il est plus abordable (et tout aussi gratifiant sur le moment) de s’offrir un nouveau tube qu’une paire de baskets ou une robe. Charles Lauder a étudié l’impact de plusieurs crises économiques, dont la Grande Dépression de 1929, pour confirmer sa thèse.
Masque et gloss, l'équation impossible
Mais l’entrepreneur n’avait pas anticipé la pandémie que nous traversons: ce qui était encore vrai en 2019 est totalement dépassé aujourd’hui. Le confinement a mis à mal les achats de gloss et consorts. Selon un rapport réalisé aux États-Unis par McKinsey & Company et cité par Quartz, les ventes se sont drastiquement effondrées. En comparant les achats effectués entre janvier et juin 2019 et 2020, l’écart est de 49%…
La chute pourrait s’avérer plus brutale encore, si l’on en croit les prédictions des experts. Le rouge à lèvres perdait de plus en plus de terrain avant la crise (on constate déjà une baisse de 10% entre 2017 et 2018, puis entre 2018 et 2019), il risque d’en concéder encore bien davantage avec le port du masque qui se généralise… «On attend avec une impatience non feinte les chiffres de ventes des produits pour cheveux ou des palettes de maquillage pour les yeux», conclut Slate. À quand l’arrivée d’un nouvel indice économique baptisé «mascara»?
