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Théorie du complot: on n’a jamais marché sur la Lune
Et si ces séances d’entrechats spatiaux n’étaient qu’illusion? Si cette moon walk effectuée par Neil Armstrong n’était en réalité qu’un moon hoax, un gigantesque canular lunaire?
© Sadman SakibCes images, chacun les a vues et revues: la planète mystérieuse figée en cinquante nuances de gris; l’interminable descente de l’échelle; les premiers pas aériens d’un bibendum Michelin sur un sol si longtemps exempt de vie. Le lundi 21 juillet 1969, à 2 heures, 56 minutes et 20 secondes, le pied d’un homme foulait la Lune pour la première fois, un événement retransmis en mondovision qui avait réuni des millions de téléspectateurs fascinés.
Et si ces séances d’entrechats spatiaux n’étaient qu’illusion? Si cette moon walk effectuée par Neil Armstrong n’était en réalité qu’un moon hoax, un gigantesque canular lunaire?
Si ce pas, petit pour l’homme mais grand pour l’humanité, si longtemps rêvé par Jules Verne ou Hergé, était un nanar produit pour nous duper, nous, masse inculte dénuée d’esprit critique? Bref, et si la conquête du satellite de la Terre était la plus grosse escroquerie de tous les temps?
Cette théorie, les paranoïaques de tout poil et de tous continents y songeaient déjà qu’Armstrong, Aldrin et Collins, les trois astronautes de la mission Apollo 11, n’avaient pas encore regagné la Terre. Il faut dire que, dès le départ, l’événement remplit tous les critères du complot ourdi par des forces obscures: une portée internationale, l’implication d’une des grandes puissances mondiales, une scène de crime par définition difficile à examiner, des preuves (la copie originale des images captées là-haut) mystérieusement disparues… si bien que, dans une étude menée aux USA lors du passage à l’an 2000, près de 11% des Américains se révélaient lunosceptiques.
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Des preuves accablantes
C’est en 1974 que les rumeurs de fake prennent corps. Avec le scandale d’espionnage politique du Watergate, qui aboutira à la démission du président Nixon, les Américains commencent à douter de leurs institutions. La guerre du Vietnam et ses fausses justifications finiront de fragiliser la confiance dans les discours officiels. Cette année-là, Bill Kaysing, ex-employé d’un sous-traitant de la NASA, publie un livre choc:
Nous ne sommes jamais allés sur la Lune: une escroquerie américaine à 30 milliards de dollars. Sa théorie? Les Américains n’ont jamais eu l’expertise scientifique suffisante pour mener à bien les missions lunaires; ils ont monté de toutes pièces cette fumisterie pour, en pleine guerre froide, couper l’herbe sous les pieds des Russes qui avaient déjà lancé Spoutnik puis Gagarine dans l’espace. Selon lui, les preuves d’une mise en scène sont irréfutables.
Parmi elles, le fait que la bannière étoilée flotte malgré le manque d’atmosphère; les pas profondément enfoncés dans le sol lunaire malgré l’absence de gravité; le ciel noir, exempt d’étoiles; la monotonie du décor sur toutes les photos. Ces soi-disant éléments probants vont être relayés et amplifiés sous forme de diaporamas puis, à l’avènement d’Internet, de vidéos YouTube.
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Les Russes s’y mettent
Sur le tournage de cette grande mystification, dont le scénario est digne du Cosmoschtroumpf, de Peyo (où tout le village des petits hommes bleus met en scène un alunissage pour faire plaisir au schtroumpf bricoleur), on dit tout et n’importe quoi: qu’elle aurait été tournée dans un studio hollywoodien ou de nuit dans le désert du Nevada, non loin de la Zone 51, cette base militaire secrète prisée des ovnis; que son réalisateur serait le célèbre Stanley Kubrik, créateur de «2001: l’odyssée de l’espace», sorti en 1968.
En 2015, les Russes se mettent de la partie. Vexés de la mise en cause par les Américains, de neuf de leurs officiels de la FIFA dans un scandale de corruption pour l’attribution de la dernière Coupe du monde de foot à la patrie de Vladimir Poutine, ils ont officiellement, et pour la première fois, émis des doutes sur Apollo 11 et demandé une enquête.
Toutefois, la théorie de la grande illusion a de plus en plus de plomb dans l’aile. De nombreux satellites mis en orbite depuis ont largement photographié les différents objets laissés sur place par les astronautes, attestant de leurs passages.
Une copie de la vidéo originale de juillet 1969 a été retrouvée et restaurée, rendant les images de l’aventure plus nettes et moins contestables. Enfin, en 2015, 8000 clichés haute définition de la mission Apollo 11 ont été publiés sur la plateforme Flickr.
Quant aux preuves avancées par les complotistes pour nous convaincre de la supercherie, elles sont vite balayées: le drapeau qui flotte sans atmosphère? Il était soutenu par une potence. L’absence d’étoiles dans le ciel? Les images ont été tournées par jour lunaire. Les pas d’Armstrong et d’Aldrin gravés sur la mer de la Tranquillité en l’absence de gravité? Des empreintes formées dans la poussière fine soulevée lors de l’alunissage.
Enfin, les roches lunaires ramenées lors des expéditions ont été authentifiées par les scientifiques du monde entier.
David McKay, directeur de recherche au Johnson Space Center de la NASA les érige en incontestables pièces à conviction, estimant qu’elles sont «absolument uniques, très différentes des roches terrestres, car criblées de petits cratères causés par des impacts de météorites.»
Tant pis pour les complotistes, qui pourront se rabattre sur les missions vers Mars pour tenter de nous prouver que la vérité est ailleurs.
