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Chaque année je me précipite sur le comparateur en ligne de l’Office fédéral de la santé et je change (ou pas) d’assurance-maladie. Je donne à fond dans la concurrence avec – je l’avoue sans honte aucune – pour seul critère le prix: je m’inscris systématiquement à la moins chère. Evidemment, aucune assurance complémentaire ni autre luxe de la sorte. La base, rien que la base.

Chaque année, je vieillis, donc la probabilité que j’aie besoin de soins augmente de façon exponentielle. Alors que mon envie de me retrouver à douze dans une chambre commune, coincée entre une incontinente à gauche et une moribonde à droite, les onze autres regardant chacune une émission de télé différente sur son poste individuel, diminue dans une proportion au moins aussi grande. OK, on est en Suisse, donc jamais douze dans une chambre, mais quand même, je me débats avec mes angoisses.

Celle-ci, d’année, je me suis dit que j’allais lire la documentation que la nouvelle compagnie à laquelle j’adhère ne manque jamais de m’envoyer pour me convaincre de la nécessité de souscrire une assurance complémentaire. Après tout, c’est là qu’elles font toutes du bénéfice – il faut bien qu’elles vivent tandis que nous, on meurt.

J’en ai tiré plusieurs conclusions. D’abord, je n’ai plus qu’une douzaine d’années pour réfléchir: passé 55 ans, c’est fini pour les complémentaires, elles ne veulent plus de vous, vous pouvez commencer à apprendre la promiscuité hospitalière et les délais d’attente avant les opérations urgentes. Ensuite, ça va tout juste me laisser le nombre d’années nécessaires pour me former. Non parce qu’avec la LaMal, ça va: on choisit une franchise, plus éventuellement une subtilité comme le système de médecin de famille – en gros, si on sait lire, on s’en sort. Avec les complémentaires, en revanche, il y a tellement d’exceptions, nuances et sous-sections avec niveaux et tarifs en option qu’à moins d’avoir passé le brevet fédéral de spécialiste, on est à peu près sûr de souscrire à un pack dont on n’aura jamais besoin et de passer à côté de l’essentiel. Malgré tous ces obstacles qui, dans un premier temps, ont eu raison de mes velléités de confort de bourgeoise vieillissante, je crois que je vais bientôt me lancer. Non parce que j’ai découvert «L’Assurance de soins Alterna», qui vous rembourse vos frais de biodynamique, mésothérapie, orthobionomie, auriculothérapie et autres biorésonances. D’innombrables thérapies improbables avec lesquelles je me vois bien ruiner ma caisse juste pour le plaisir d’aller rigoler chez le praticien. Le vrai challenge va être de trouver un médecin reconnu qui pratique le rebirthing.

Sonia Arnal est rédactrice en chef adjointe du Matin Dimanche.
Dans sa vie comme dans la vôtre, rien ne se passe jamais comme il faudrait...

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