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#LaVieEnJe: mon enfant a-t-il le sens de l'autre?

Arnal Enfant sens de l autre NB
© iStockphoto.com

Pareil quand Junior refuse de partager son paquet de biscuits avec les camarades alors que, clairement, il y a là de quoi nourrir trois douzaines de marmots. On explique donc à sa progéniture que taper est inadmissible et donner quand on a assez, voire trop, un peu la base. Pourquoi? ne manque pas de demander Junior, d’abord parce que c’est un réflexe pavlovien chez tout enfant qui se respecte, et ensuite parce qu’il n’est pas né idiot et qu’au fond c’est une très bonne question.

Chaque fois que je me suis retrouvée face à une question morale soulevée par mes enfants, j’ai regretté d’être athée. J’aurais trouvé tellement plus simple d’expliquer que c’est dans le Décalogue («Le petit Julien tu n’assommeras point d’un coup de pelle») et que donc Dieu l’exige.

A la place, je me suis retrouvée à dire que c’est mal, d’où «c’est quoi mal et pourquoi c’est mal, et qui décide quand c’est bien ou c’est mal?». Vous voyez la suite, douze mille questions à la queue leu leu et un appel vaguement réussi à mes souvenirs de l’impératif kantien et à des bases du genre: «Ce qui profite à tous est bien, ce qui nuit à un seul est mal.» J’ai toujours pensé que je m’en étais incroyablement mal tirée à force de trop de complexité pour des enfants de 2 à 10 ans et d’approximations relativement incohérentes. J’ai presque cru que les miracles existaient quand il est apparu qu’au final mes enfants ne volent pas, ne mentent pas (enfin pas trop et plutôt à leur mère), ne tapent pas, bref ont un authentique sens moral.

Mais il semble que ce soit normal: un scientifique aux Etats-Unis se penche sur cette problématique depuis un certain temps et il ressort de ses études que les enfants élevés dans des familles croyantes (chrétiennes ou musulmanes) sont globalement moins empathiques, plus prompts à punir sévèrement, voire durement quand une règle est transgressée, et surtout qu’ils partagent moins que les enfants élevés par des parents athées. Un exemple? Le chercheur a distribué dix autocollants à chaque enfant, jusqu’à ce que, pas de chance, il n’y en ait plus du tout pour un petit nombre de bambins. Il a ensuite observé en toute discrétion quel enfant allait en donner aux camarades restés bredouilles, et combien. Il a répété ce genre d’expériences plein de fois et le classement est toujours le même: les fils et filles d’athées donnent toujours plus que les fils et filles de parents religieux. J’adore les études de ce genre, mais celles-là m’agacent un peu. Car ce chercheur constate et reconstate, mais n’a découvert à ce jour aucune raison qui explique ce phénomène et sa constance dans tous les contextes. Or je ne voudrais pas faire mon enfant de 4 ans, mais je reste bloquée sur une question: comment est-ce possible?

Sonia Arnal est rédactrice en chef adjointe du Matin Dimanche.
Dans sa vie comme dans la vôtre, rien ne se passe jamais comme il faudrait...

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