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Médium, je suis un messager entre les esprits et les vivants

Aussi longtemps que je m’en souvienne, je me suis toujours senti différent. Il n’y a pas eu, lors de mon enfance, de voix ou de flashs prémonitoires, comme c’est parfois le cas pour d’autres médiums. Mais une perception de la mort, qui allait au-delà de ce que pouvaient penser les gens qui m’entouraient. Une sensibilité exacerbée aussi, qui m’a poussé, adolescent, à trop faire la fête. A me perdre dans des excès de toutes sortes. Un peu comme si j’essayais inconsciemment de mettre un rempart entre moi et les autres. Et que je refusais de voir ce qui se tramait au fond de mon être.

A 16 ans, j’ai commencé à éviter la foule et à rester à la maison

Dès qu’il y avait du monde, je me sentais oppressé. J’ai réalisé que je captais les émotions des gens à cette époque. La première fois, je me trouvais à la caisse d’un magasin: j’ai perçu derrière moi un profond malaise et une grande tristesse. En me retournant, j’ai fait face à une personne qui semblait au plus mal. Comment avais-je pu ressentir cela sans la voir? J’ai traversé d’autres expériences similaires qui ont accentué mon incompréhension.

Le temps a passé. J’ai vécu en vase clos, partageant ma vie entre mon travail de polymécanicien et mon appartement sans trop réfléchir. Jusqu’au jour où mon père m’a parlé de l’énergéticienne qu’il consultait pour soigner ses acouphènes. «Je ne comprends pas comment ça fonctionne, mais je me sens mieux. Ça te ferait du bien d’aller la voir. Enfin, je ne sais pas pourquoi je te dis ça…» Lui, si cartésien! Qui a toujours ri du penchant de ma maman pour les médecines alternatives et la méditation! C’est comme si, soudain, il me montrait la voie, malgré lui. J’avais alors 20 ans et cela m’a troublé. Six mois ont passé sans que je ne bouge. Je ne me sentais pas prêt. Puis, en 2011, j’ai senti que le temps était venu.

Une présence à mes côtés

Je me suis rendu chez l’énergéticienne avec le sentiment que cette rencontre changerait ma vie. Dès qu’elle a ouvert la porte, elle m’a dit: «Ouh la la! C’est le moment de venir! On va commencer tout de suite.» Lors de la séance, elle m’a expliqué que je me trouvais à la croisée des chemins, que j’allais devoir choisir si je voulais continuer ou pas. Sans me donner plus de détails. Je suis sorti de chez elle vidé, la tête pleine de questions.

J’ai recommencé à faire des rêves et… à sentir une présence à mes côtés. Il a fallu que j’attende ma deuxième séance avec elle pour que je comprenne qu’il s’agissait de mon «guide» dans l’au-delà. «Laissez-vous faire. Il veut entrer en contact et vous montrer comment il vous dit oui ou non.» J’ai senti mon bras se lever malgré moi. A partir de ce jour, je me suis connecté à lui chaque soir. Avide de réponses, j’ai effectué de nombreuses recherches sur internet concernant les énergies, l’imposition des mains, les magnétiseurs, etc. Mon énergéticienne a été un précieux soutien durant cette période. Je ne savais toujours pas où j’allais, mais j’avais la certitude qu’un jour j’aiderais les gens.

Au début, je n’en ai parlé qu’à ma maman, sans trop entrer dans les détails. J’avais besoin de me prouver à moi-même que tout cela était réel et non pas le fruit de mon imagination. Après avoir découvert le documentaire suisse «Médium, d’un monde à l’autre», je me suis intéressé à une école de médiumnité à Neuchâtel. Hésitant à m’inscrire, j’ai consulté une médium pour voir de mes propres yeux comment ça se passait. Cette dernière m’a mis en contact avec mon grand-père, que j’avais peu connu. Il m’a dit que je possédais un don. Et également que j’avais envie de faire quelque chose d’unique et qu’il m’encourageait à me lancer.

Convaincu, j’ai commencé ma formation

Cela a été une révélation. Je me suis tout de suite senti à ma place. Grâce à la méditation, j’ai appris à canaliser le flux d’énergie des autres, à calmer mon mental, à me structurer. C’est devenu une pratique quotidienne. Durant ces deux ans, j’ai compris que les guérisons spirituelles et les soins énergétiques étaient de mon ressort. J’ai également réalisé que je pouvais dialoguer avec les défunts. Au début, je sentais seulement leur présence à mes côtés. En pratiquant, j’ai réussi à capter des images, des sensations, puis à obtenir des informations de leur part. Je n’ai eu peur à aucun moment. Peut-être parce que je suis entouré. Mon «guide» n’est jamais loin. Quant aux esprits, ils n’interviennent pas dans ma vie à n’importe quel moment. J’ai appris à ouvrir mon «champ» pour qu’ils puissent se relier à mon énergie à des occasions précises, quand je les y invite.

Des esprits et des messages

J’ai fait mon «coming out» il y a une année maintenant, au moment où j’ai décidé de me mettre au service de ce don en pratiquant. Les premières séances consacrées au contact avec les disparus, j’avais le trac. Peur d’échouer. Je le faisais d’ailleurs gratuitement. Mais j’ai rapidement été submergé de demandes et dû m’organiser, cela nécessitant beaucoup d’énergie. Ma famille et mon entourage m’ont tout de suite soutenu et encouragé. Côté professionnel, j’ai même pu diminuer mon temps de travail à 80% afin de me consacrer davantage à ma pratique. Tout s’est mis en place naturellement.

Aujourd’hui, je mène une vie normale. Je suis en couple, je vais au restaurant, au cinéma… Bien sûr, mes rapports avec les autres semblent parfois «faussés». Il arrive que certains disent devant moi: «Attention, il est médium!» Comme s’ils avaient peur que je sache tout sur eux… C’est faux, bien sûr, et cela me gêne un peu. Je n’invoque pas les esprits. Ces derniers viennent à moi, s’ils ont un message à passer. Je ne représente qu’un canal entre le monde spirituel et celui des vivants et n’ai pas accès à des informations sur la vie privée des gens. Heureusement… je n’en aurais aucune envie!

L’avenir? Pour développer ma médiumnité et d’autres facultés, je projette d’aller suivre une formation dans une école londonienne réputée. Un jour viendra où je devrai choisir entre mon métier et celui de médium. J’embrasserai alors le deuxième. Epauler les gens, les guider… Pour moi, c’est un travail comme un autre. Mais grâce à ce don, j’ai trouvé un vrai sens à ma vie.

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