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«Mon cancer du sein, ce cadeau si mal emballé…»

Temoignage cancer 0
© Facebook kaobouboule74

Le 24 octobre 2016, Caroline Escher recevait sa dernière injection d'herceptin, après une année et deux mois de traitement contre le cancer du sein. «Je crois que j’ai encore du mal à réaliser, raconte-t-elle avec émotion. C'est aussi aujourd'hui que j'ai reçu ma toute première prise de sang pour contrôle. Là, j’attends les résultats; j’espère ne pas recevoir de téléphone du docteur ces prochains jours… Mais il s’est montré vraiment très rassurant.»

Diagnostiquée le 26 juin 2015 à l’âge de 42 ans, Caroline voit enfin «la boucle se boucler.» Cette dernière injection ponctue une âpre bataille longue de quatorze mois durant laquelle elle ne s’est jamais laissée abattre et, obstinément, s’est résolue à poursuivre sa vie.

Elle se souvient avec précision du choc de la nouvelle: «Comme c’est le cas pour toutes ces femmes, bien trop de femmes, ma vie a basculé et le monde s’est effondré en une fraction de seconde autour de moi.» Passée l’indescriptible secousse, sa première pensée fut déjà empreinte de la combativité avec laquelle elle a traversé cette épreuve: «Il était impensable de laisser mes deux fils de 10 ans seuls. Le chemin serait long, mais rien ne vaut la vie


© Sonia Jimenez / Facebook kaobouboule74

«Rien ne vaut la vie»

La vie, Caroline ne l’a jamais délaissée. «Cette épreuve, j’avais envie de la vivre, et non pas de la subir. Je me suis dit: Voilà, tu te retrouves devant un mur. Mais tu ne vas pas l’escalader, tu vas le démonter!»

Si cette femme courageuse a toujours possédé la capacité de «rebondir assez vite», elle ne peut s’empêcher de souligner à quel point la maladie et sa façon de l’envisager ont transformé le regard qu’elle pose sur le monde. Pour elle, il s’agit avant tout d’un cadeau. Extrêmement mal emballé et cher à payer, mais un cadeau tout de même, puisqu’il lui a appris à voir la lumière dans l’obscurité et à toujours dénicher le bon côté des choses. «Cette maladie m’a ouvert les yeux sur tout, explique-t-elle. J’ai rencontré beaucoup de monde et suis devenue très proche des infirmières. Le soutien que j’ai reçu m’a réellement redonné foi en l’humanité.»


©Sonia Jimenez / Facebook kaobouboule74

Inévitables changements physiques

Ainsi, en réponse à l’aide qu’elle recevait, Caroline a décidé d’apporter la sienne aux autres femmes vivant le même combat qu’elle. Très angoissée à l’idée de perdre ses cheveux, elle a trouvé le courage de regarder bien en face les altérations de son apparence: régulièrement, elle posait devant l’objectif d’une amie, Sonia Jiménez, afin de suivre cette transformation et d’en voir l’évolution. Les photos étaient alors publiées sur un compte Facebook baptisé «Esprit G.I. Jane, Kao Bouboule.»

«Par ce travail photographique, qui n’aurait pas pu être réalisé sans l’aide de Sonia, j’ai voulu tourner en dérision les inévitables changements physiques engendrés par les traitements et le cancer.» Cherchant toujours à «mettre un pied de nez à la maladie», Caroline n’a d'ailleurs jamais porté sa perruque devant les amis de ses fils et tentait plutôt d’en rire.

«Ce qui est dur aussi, c’est la perte des cils et des sourcils, car cela rend le visage totalement inexpressif, raconte-t-elle. Mais j’ai toujours continué à me maquiller.» Aujourd’hui, sa chevelure a repoussé, après une période intermédiaire lors de laquelle on en viendrait presque à se préférer sans cheveux. Mais cette étape, comme tant d’autres, est à présent derrière elle.


© Sonia Jimenez / Facebook kaobouboule74

«Esprit G.I. Jane Kao Bouboule»

Interrogée sur le nom de sa page Facebook dédiée aux photographies, Caroline évoque un film, vu durant l’enfance, qui résume bien l’esprit combattif avec lequel elle voulait affronter le cancer: celui d'une guerrière, d'une femme refusant tout simplement de se laisser faire. «Lorsqu’il a fallu que je me rase la tête, mes copines et moi-même avons organisé une fête; c’était un peu comme un Baby shower, se souvient-elle. On voulait absolument dédiaboliser le fait de perdre ses cheveux.»

Quant à «Bouboule», c’est le nom duquel ses deux fils, jumeaux de dix ans, ont gratifié la tumeur. Et comme l’indique le titre de sa page, leur maman s’est battue corps et âme pour la mettre «k.o.»


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