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«Dietland»: la série qui recadre le féminisme et la grossophobie

Dietland joy nash

Cynique, mordante, enragée, «Dietland» remet les points sur les i du féminisme et de la grossophobie face à «une industrie de la mode qui déshumanise les femmes».

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Diffusée par Amazon Prime Video depuis début juin 2018, «Dietland», une production de la chaîne américaine «AMC», déboule dans le monde des séries comme un chien dans un jeu de quilles. Certains critiques évoquent même une révolution de la représentation des personnes obèses à la télé.

Etat des lieux pessimiste de notre société (fat shaming, patriarcat, misogynie, viol…), le roman de Sarai Walke, sorti en 2015, est devenu culte auprès des mouvements féministes. Il fallait voir la série pour se forger un avis.

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Si dans «Le Diable s’habille en Prada», le steak commandé par Andréa à Miranda Priestly finissait souvent jeté dans l’évier, on se demande bien ce que Julianna Margulies (Kitty Montgomery), rédactrice en chef du «Daisy Chain», peut bien avaler.

Mince comme une liane, cette copie d’Anna Wintour, froide et charismatique, est à la tête d’un magazine féminin qui semble donner des injonctions aux femmes dès leur plus jeune âge. Caricature extrême du self-control, Kitty se refuse même de manger ou de boire en public.


© DR

Plum, une héroïne en surpoids attachante

Mais si ce rôle glaçant signe le retour sur le petit écran de la star de «The Good Wife», Julianna Margulies est relayée ici au second plan. «Dietland» suit les aventures de Plum Kettle, joué par Joy Nash – une Texane de 37 ans – notamment repérée dans «Twin Peaks - The Return».

Au quotidien, la New-yorkaise obèse se bat contre le regard d’une société hostile: «Ce n’est pas que je ne m’aime pas, c’est le monde qui me déteste» exprime-t-elle avec tristesse dans l’épisode 3.

Afin de répondre avec bienveillance au courrier des lectrices du «Daisy Chain», Plum prête sa plume à Kitty, qui ne daigne pas écrire un seul mot à leur égard. Problèmes physiques ou psychologiques, difficultés à s’accepter, ces femmes livrent au magazine leur souffrance dans l’espoir de récolter un peu d’aide.

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«Bonne poire», Plum, victime de fat shaming depuis son enfance (malgré une vie de régimes), se retrouve à réconforter des femmes qui sont autant désemparées qu’elle.

Son but? Subir une gastroplastie et sortir enfin de sa zone de confort, un triangle malheureux qui s’étale de son job, son appartement au café du coin où elle trouve un peu de réconfort en la présence du gérant, son seul ami.

Une vendetta de femmes en colère

Mais l’intrigue ne s’arrête pas ici, alors qu’un enquêteur débarque à la rédaction à la suite d’un hacking, la journaliste est contactée par un mystérieux mouvement féministe.

Une histoire criminelle se profile alors, un groupe de justicières post #MeToo partent en croisade meurtrière contre des hommes accusés de viols, notamment dans l’entourage de Kitty, la boss du «Daisy Chain».

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Cette soudaine épidémie de meurtres et trois rencontres décisives vont tout changer dans la vie de Plum, qui enfin, va se mettre à rêver.

Cynique, mordante, enragée, «Dietland» remet les points sur les i du féminisme et de la grossophobie face à «une industrie de la mode qui déshumanise les femmes». Forcément concernant.

«Dietland» de Marti Noxon, sur Amazon Prime Video.

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