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«La Ch’tite famille», une ode aux sources véritables

La chtite famille

En écrivant cette comédie, Dany Boon s’est inspiré de sa propre histoire, en la retournant de façon plus ou moins subtile: lui qui n’hésite pas à évoquer les pans difficiles de son passé, et qui ne masque jamais son accent, incarne un personnage qui ne souhaite rien révéler de ses origines.

© DR

Après le classique «Bienvenue chez les Ch’tis» sorti en 2008 (il y a dix ans déjà ?!), nous étions bien curieuses de retrouver cette joyeuse bande venue tout droit du Nord, ainsi que son merveilleux accent quasiment incompréhensible pour les non-initiés.

Cette fois-ci, le protagoniste incarné par Dany Boon se nomme Valentin D: designer à succès, admiré du Tout-Paris et très heureux au bras de sa «Muse» mondaine, Constance Brandt (Laurence Arné), il possède cependant un terrible secret qu’il ne révélerait pour rien au monde: il est Chti. Afin de cacher cette vérité impossible à assumer, il affirme aux journalistes parisiens qu’il est «orphelin»… Quelle ne sera pas sa surprise lorsque sa famille toute entière débarque dans la capitale, convaincue qu’il serait ravi de fêter le 80ème anniversaire de sa mère en leur compagnie…

Flashback de Ch'ti

Malheureusement, en pleine discorde avec sa tribu, Valentin est blessé dans un violent accident de voiture qui lui dérobe une bonne partie de sa mémoire à court-terme. Il se réveille alors à l’hôpital, persuadé d’avoir à nouveau dix-sept ans, et doté d’un accent ch'ti à couper au couteau - alors qu’il avait justement passé des années à s’en débarrasser! On peut dire qu’il est victime d’amné’chti (pardonnez-nous pour le mauvais jeu de mots, on ne pouvait pas s’en empêcher…). Si sa mère est absolument ravie de ce changement soudain, sa compagne, Constance, est consternée. D’autant plus qu’elle ne comprend pas un mot de ce que raconte son amoureux! Valentin redeviendra-t-il le célèbre designer qu’il était, ou préférera-t-il renouer avec sa vie d’avant, au Nord-Pas-de-Calais?

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Plus touchant que drôle

Les fans du film de 2008 seront sans doute ravis: ce nouvel épisode a su conserver l’humour populaire et accessible qui fera éclater de rire les cinéphiles «bon public». Des petites blagues innocentes deviennent impunément drôles à mesure qu’elles sont répétées encore et encore, tout au long du film, parfois à outrance. Par exemple, il s’avère que Valentin D et sa «Muse» (qui déteste qu’on la nomme ainsi) possèdent l’étrange talent de créer les meubles les moins confortables de l'univers. On se souvient notamment de la fameuse chaise à trois pieds, très jolie, mais sur laquelle il est impossible de s’asseoir, si bien qu’elle inflige une fulgurante sciatique à tous ceux qui tentent de l'apprivoiser.

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Un film très personnel

En écrivant cette comédie, Dany Boon s’est inspiré de sa propre histoire, en la retournant de façon plus ou moins subtile: lui qui n’hésite pas à évoquer les pans difficiles de son passé, et qui ne masque jamais son accent, incarne un personnage qui ne souhaite rien révéler de ses origines. D’ailleurs, comme Valentin, l’acteur français a débuté en tant que dessinateur, et enchaînait les croquis avec brio (vous le saviez, ça?). Aussi fait-il apparaître, tout au long des scènes, une série de ses plus célèbres amis, dont Arthur, Pascal Obispo et Claire Chazal. Autant de clins d’œil à sa vie personnelle, sans oublier que les relations familiales décrites dans le film seraient aussi vaguement inspirées des siennes.

Saluons également les performances réussies de Line Renaud, dans le rôle de la mère de Valentin, qui mêle humour et émotion avec virtuosité (elle vous fera pleurer de rires à la fin, lorsque défileront les «bloopers» du film!), et Valérie Bonneton, qui incarne la belle-sœur du protagoniste (aussi appelée «Louloute»), dont chaque réplique saura certainement vous faire sourire. Bon, d’accord, les répliques ne sont pas finement tissées, et auraient peut-être donné la nausée à Voltaire… mais elles sont authentiques et, sincèrement, honteusement drôles.

Nous étions presque embarrassées de rire autant, et encore plus de verser une petite larme, lorsque Valentin se rend compte à quel point il a blessé les siens en se proclamant «orphelin». Finalement, plutôt que de vous donner le tournis à force de glousser, «La Ch’tite famille» risque plutôt de vous donner envie d’appeler votre grand-mère, ou votre frère. Car finalement, le plus important, c’est de ne jamais oublier d’où on vient.

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