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La tête à l'envers

J'ai testé pour vous: un cours de yoga aérien

Yoga aerien teste cours suisse

La tête à l'envers, je me demande d'abord si je ne vais pas devenir rouge écarlate en l'espace de deux secondes... Puis, je me dis qu'en fait, les chauve-souris ont tout compris!

© Getty

Ma première question: «Mais je ne vais pas tout casser, si je m'appuie là-dessus?!»

Légèrement inquiète, je contemple timidement la chaîne solide par laquelle mon hamac est suspendu au plafond. Le foulard semble tout léger, et pourtant il s'apprête à me porter durant une heure complète, tête en bas, comme le trapèze des acrobates: c'est un peu l'idée (fausse) que je me fais du «yoga suspendu», après avoir contemplé quelques photos sur Instagram, histoire de m'y préparer mentalement. Autrement, je ne sais absolument pas à quoi m'attendre, entraînée par l'enthousiasme d'une amie déjà conquise par la discipline. «Tu verras, c'est assez tranquille», m'avait-elle assuré dans les vestiaires.

Dans le studio genevois qu'elle a choisi, nous disposons d'un hamac chacune, doux comme un cocon, ainsi que d'un tapis destiné aux positions au sol. J'en déduis immédiatement que je ne passerai pas le cours entier dans les airs (ouf!).

Une fois l'échauffement terminé (le hamac s'avère plutôt utile pour étirer les jambes, le dos et la nuque, en réalisant de grands cercles), c'est le moment de se jeter à l'eau... ou dans les airs, plutôt. Patiente, la prof nous demande de nous élancer vers l'avant (attention à ne pas télescoper la voisine), jambes tendues, en utilisant le foulard comme une balançoire. Rien de très compliqué, en soi, puisque le hamac est particulièrement large.

Mais là... je n'y arrive tout simplement pas.

Je tente de justifier mon immobilité totale, au milieu d'une salle pleine de libellules élégantes et habituées à l'exercice, qui se balancent sereinement: «Excusez-moi Madame, je crois que mon foulard est un peu trop bas...». La prof m'adresse un sourire, nullement surprise de ma réaction: «Il faut lâcher prise. C'est une toute petite peur à surmonter, vous allez voir.»

Elle a raison: le lâcher-prise, ce n'est pas mon fort.

Un véritable retour en enfance

«C'est vrai que le yoga aérien demande et permet un certain relâchement physique et mental, explique Maira Bliggenstorfer, enseignante à l'établissement lausannois Coloresens. Nous n'avons pas l'habitude de ce type de mouvements et notre oreille interne est très sollicitée, car on n'entretient pas ce genre d'équilibre dans la vie de tous les jours.»

Quant au foulard, il peut être comparé à un nouvel ami: «Il faut un peu de temps pour faire connaissance et se faire confiance.»

Effectivement, j'ai d'abord l'impression que les exercices sont «trop» faciles... jusqu'au moment où je dois tout relâcher dans le foulard. Je sens que mes muscles travaillent, mais pas davantage que lors d'un cours de yoga au sol: juste différemment. «L'objectif du cours est le même, ajoute Maira Bliggenstorfer. On cherche à créer un équilibre, à étirer, renforcer, créer de la place, notamment entre les vertèbres. Le yoga aérien permet en outre une décompression particulière de la colonne.»

Il est d'ailleurs totalement impossible d'autoriser mon esprit à divaguer durant ce cours: si je me laisse tenter par une pensée angoissante ou l'appel de ma liste de courses, c'est très simple: je perds l'équilibre.

J'ai l'impression de n'être encore jamais parvenue à étirer mes jambes et mon dos de cette manière (et je ressens douloureusement les maintes séances de jogging de ces derniers jours). À la fin du cours, il est l'heure de procéder aux «inversions». Naïvement, j'imagine qu'il s'agit de simples étirements inverses, afin d'éviter les courbatures du lendemain. J'ai tout faux: il s'agit des postures réalisées la tête en bas!

Après m'être bravement positionnée selon les conseils de la prof, le foulard enroulé autour de mes chevilles et de mon bassin, je me demande si je ne vais pas devenir rouge écarlate en l'espace de deux secondes... Puis, je me dis qu'en fait, les chauve-souris ont tout compris! En croisant le regard de mon amie, également suspendue à l'envers dans son foulard, je dois retenir un fou rire bruyant, comme lorsque j'étais une adolescente nulle en maths qui préférait glousser derrière son classeur, plutôt que de réfléchir aux formules d'algèbre.

«Les inversions permettent de rebooster la circulation sanguine et de contrer les effets de la gravité, ajoute Maira Bliggenstorfer. Lorsqu'on n'a pas l'habitude, on peut avoir un peu le tournis au départ. Il est important d'écouter son corps et de ne jamais se forcer.

Elles peuvent aussi s'accompagner d'une sensation de retour en enfance, cette époque où l'on adorait se mettre la tête en bas, faire les acrobates et se balancer. Ainsi, la présence du hamac rend le yoga un peu plus ludique, et permet le réveil de l'enfant intérieur.»

Effet cocon

Ma partie préférée du cours? La relaxation. Une fois les mouvements de gainage et autres postures aériennes effectués, notre instructrice nous invite à nous allonger de tout notre long dans le foulard, jambes tendues, afin que le hamac puisse se transformer en un large cocon fermé. Une fois en place, il ne reste plus qu'à se balancer tranquillement... mille fois mieux que la méditation! On se sent protégés du monde, sereins, libérés de toute pression. Mes jambes sont légères et, miraculeusement, ma tête aussi!

«Le but du yoga ne réside pas dans la performance physique, rappelle l'enseignante. L'effet-Instagram, avec ces yogis qui postent des photos toutes plus impressionnantes les unes que les autres, tend à nous faire oublier cela. Le but est simplement de s'accorder un moment, de créer du calme, de vivre une expérience.»

Et peut-être de repérer quelques nœuds internes: car une fois la première peur surmontée, on se dit que, finalement, ce n'est pas si terrible de lâcher prise!

Attention: Il convient toutefois d'être en bonne condition physique et d'avoir déjà testé le yoga au sol, avant de s'inscrire à un cours de yoga suspendu. Déconseillé aux femmes enceintes, aux personnes souffrant d'hypertension, de diabète, de glaucome, de vertiges, de problèmes de dos ou ayant subi une chirurgie récente. En cas de doute, parlez-en impérativement avec votre médecin et votre professeur de yoga, avant de vous lancer.

Où pratiquer le Yoga suspendu en Suisse romande?

Alive Yoga et Pilates (GE)

Plusieurs cours par semaine, inscriptions en ligne (car nombre limité de places).
Rue des Barques 2, Genève
Plus d'informations

Atelier Coloresens (VD)

Inscription obligatoire, car nombre de places limitées.
Rue de la pontaise 8, Lausanne
Plus d'informations

Priscilla Bruelhart (FR)

Les mardis, à 20h (un cours plutôt physique).
Dance Center Monique van der Roer, Villars-sur-Glâne
Plus d'informations

Giant Studio (NE)

Cours d'«Anti-Gravity», les jeudis et vendredis.
Tivoli 11, Neuchâtel
Plus d'informations

Pole-Emotion (VD)

Cours de Yoga-fly, sur inscription
Chemin du Closalet 4, Crissier
Plus d'informations

Hamsa Yoga (VS)

Les vendredis à 18h
Avenue de la gare 18, Monthey
Plus d'informations

Yogabrielle (VS)

Sur inscription uniquement
Rue du Grand Champsec 23, Sion
Plus d'informations

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